Everybody's Weird, le weblog

05 août 2005

Who Do We Work For? — un bloggeur anglo-saxon nous fait découvrir Sumantra Ghoshal, un « guru du management ».
"In every substantive sense, employees of a company carry more risks than do the shareholders," Ghoshal wrote. "Also, their contributions of knowledge, skills and entrepreneurship are typically more important than the contributions of capital by shareholders, a pure commodity that is perhaps in excess supply."
A peu près 95% des managers que j'ai pratiqué méritent à peine le nom d'êtres humains (ne me lancez même pas sur les étudians en écoles de commerce). Une explication simple à leur totale absence d'éthique (et de conscience que des choses comme l'éthique ou les vertus existent, qu'on a fondé des civilisations là-dessus) est qu'ils ne lisent pas de livres (je laisse de côté Amélie Nothomb et le Da Vinci Code) ; dans une terminologie vieillotte, ce sont des "bourgeois satisfaits", et je vois mal comment, dans le contexte socio-culturel qui est le nôtre, on pourrait leur reprocher d'avoir travaillé pour atteindre cette idée mythologique — canonique — du bonheur (c'est mon opposition, un brin foucaldienne, d'avec les rebelles anti-tout de l'époque). Goshal, lui, propose un humanisme plutôt que ma résignation ou une guerre de classes. C'est courageux.

[via kottke]
[ posté à 11:02 | perma-link ]  

11 Commentaire(s) :

A la découverte des 100 meilleurs blogs et à la recherche d'un conseil pour promouvoir mon nouveau blog.
Merçi,
@+

[2005-08-05T11:24:01]

signé Helder, le 16/9/05 12:04  

Oh si, les étudiants en école de commerce, vite !

[2005-08-05T11:53:48]

signé GM, le 16/9/05 12:04  

Vu mon poste du jour et ma situation actuelle (tout juste libéré de mes deux patrons diplômés d'écoles de commerce), je ne peux qu'être d'accord. Les miens non seulement ne lisaient pas de livres, mais ils écoutaient les Black Eyed Peas en boucle ...

[2005-08-05T14:05:45]

signé Garrincha, le 16/9/05 12:04  

Il y a quand même pire que les Black Eyed Peas, quand même, non ? J'imagine que la partie "en boucle" est ce qui est vraiment douloureux. ;)

GM : non, je ne céderai pas, j'ai de très bons amis sortis d'écoles de commerce ;)

[2005-08-05T14:27:33]

signé manur, le 16/9/05 12:04  

Le premier commentateur m'a d'ailleurs l'air de sortir tout droit d'une école de commrece. Ou alors je vois le mal partout.

[2005-08-05T14:29:16]

signé albinoal, le 16/9/05 12:04  

Tu vois le mal partout!

[2005-08-05T15:01:08]

signé Helder, le 16/9/05 12:04  

Et ces braves HEC, ESSEC..qui n'ont jamais d'idées neuves...

Et tout de même faut pas déconner : les Black Eyed Peas ils font de la merde c'est sur et certain !

[2005-08-05T16:08:14]

signé Tobi, le 16/9/05 12:04  

Ce n'est pas tellement un excuse ça, s'ils en sont sortis, ils ne sont plus étudiants si ?

[2005-08-05T16:54:45]

signé GM, le 16/9/05 12:04  

Je ne vois pas trop ce que l'approche de Goshal recèle de courageux, sauf si l'on décide que la clairvoyance, la pertinence et la logique relèvent du courage.

Puisque l'éthique maintient la cohésion sociale de l'entité qu'il dirige, c'est son potientiel que le manager va employer, avec d'autres ingrédients, pour obtenir rigueur de fonctionnement et souplesse face aux variations de l'environnement. Dans le cas contraire, l'éthique est subie comme contrainte, qu'elle soit rejetée purement et simplement comme facteur exogène handicapant ou bien assimilée sans aménagement sur un mode doctrinal. D'après mon expérience, la juste attitude du manager vis-à-vis de l'éthique consiste à intégrer fermement les principes de moralité, mais sans préjuger de la façon de les appliquer au quotidien.

Bien entendu, cette attitude implique un état d'esprit dans lequel le manager se considère lui-même comme le serviteur des intérêts de l'entité qu'il dirige, et donc quelque part de ses employés. La question de l'objectif intime du manager est cruciale : je doute que tes 95 % de mauvais tirages sur la table des rencontres en milieu managérial concernent des directeurs intéressés par autre chose que leur propre intérêt personnel.

Le gros problème de la position du dirigeant, c'est qu'elle flatte l'égo. Or, l'égo est le pire ennemi du dirigeant dont il déforme les capacités perceptives et par là-même inhibe l'aptitude à diriger. A peu près 95% des managers que j'ai pratiqué méritent totalement le nom d'êtres humains, à savoir que rien de les distingue du commun des mortels.

[2005-08-18T07:51:41]

signé Monsieur HUT, le 16/9/05 12:04  

Je ne vois pas trop ce que l'approche de Goshal recèle de courageux, sauf si l'on décide que la clairvoyance, la pertinence et la logique relèvent du courage.

Puisque l'éthique maintient la cohésion sociale de l'entité qu'il dirige, c'est son potientiel que le manager va employer, avec d'autres ingrédients, pour obtenir rigueur de fonctionnement et souplesse face aux variations de l'environnement. Dans le cas contraire, l'éthique est subie comme contrainte, qu'elle soit rejetée purement et simplement comme facteur exogène handicapant ou bien assimilée sans aménagement sur un mode doctrinal. D'après mon expérience, la juste attitude du manager vis-à-vis de l'éthique consiste à intégrer fermement les principes de moralité, mais sans préjuger de la façon de les appliquer au quotidien.

Bien entendu, cette attitude implique un état d'esprit dans lequel le manager se considère lui-même comme le serviteur des intérêts de l'entité qu'il dirige, et donc quelque part de ses employés. La question de l'objectif intime du manager est cruciale : je doute que tes 95 % de mauvais tirages sur la table des rencontres en milieu managérial concernent des directeurs intéressés par autre chose que leur propre intérêt personnel.

Le gros problème de la position du dirigeant, c'est qu'elle flatte l'égo. Or, l'égo est le pire ennemi du dirigeant dont il déforme les capacités perceptives et par là-même inhibe l'aptitude à diriger. A peu près 95% des managers que j'ai pratiqué méritent totalement le nom d'êtres humains, à savoir que rien de les distingue du commun des mortels.

[2005-08-18T07:51:49]

signé Monsieur HUT, le 16/9/05 12:04  

C'est moi le roi du double-post. Quel con !

[2005-08-21T00:42:11]

signé Monsieur HUT, le 16/9/05 12:04  

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