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19 août 2004

Libération : Sangatte : la solidarité sur le banc des accusés
Les deux militants qui avaient hébergé des sans-papiers sont jugés à Boulogne-sur-Mer.
J'aimerai souligner le concept qu'ouvrir sa porte à des adolescents sans domicile fait de vous un « militant » dans la France des années 2000.
C'est un délit aux yeux de l'ordonnance du 2 novembre 1945, et les peines encourues (jusqu'à dix ans de prison) ont été accrues par la loi Sarkozy de 2003.

Les paradis fiscaux, désormais essentiels aux entreprises
Le combat était perdu d'avance, puisqu'il reviendrait à mettre en cause le fonctionnement légitime et normal de la finance internationale.
[ posté à 11:15 | perma-link ]  

3 Commentaire(s) :

quand je pense que des entreprises se font du pognon monstreux sur le dos des salariés et qu'après plusieurs années (après avoir perçues et épuisés toutes les aides de l'état, bien sûr !) , ces c. délocalisent (on dit offshore pour faire plus ricain) un max tout ça pour se faire encore plus de fric...
c'est à vomir... et à cracher sur toutes les classes politiques sans exception.

Les paradis fiscaux font le bonheur d'une poignées d'être humain sur l'écrasante majorité des autres.

On laisse faire bien sûr... on construit une Europe où le Luxembourg, Monaco et j'en passe s'enrichissent et blanchissent de l'argent sur la misère humaine: je refuse de croire que l'humanité se réduit à celà.

Le monde n'est ni blanc ni noir, juste gris. Mais efforçons nous chaque jour à ce qu'il soit meilleur parce que l'humain vaut bien plus que de l'argent.

[2004-08-19T22:17:19]

signé la Taupe, le 16/9/05 08:53  

"Les paradis fiscaux, désormais essentiels aux entreprises".

La formule est bien énoncée et fort percutante. En s'adressant à l'affect plus qu'au sens critique, sans doute produit-elle généralement l'effet désiré. Je me demande de plus en plus souvent si la liberté de la presse ne s'apparente pas tout simplement au droit de dire tout et n'importe quoi.

Considérons la forme du titre : style journalistique évident, d'où le caractère synthétique et efficace. Le malaise occasionné volontairement chez le lecteur provient du fait qu'on y affirme en quelques mots, le plus sereinement du monde, une vérité posée comme généralité établie, ne souffrant apparamment pas d'exception et dont la signification est tout simplement monstrueuse : l'existence d'une entreprise implique nécessairement sa participation à des pratiques qui l'affranchissent du pouvoir politique légitime, dont la fiscalité est une des composantes.

Cette façon de s'exprimer tient du discours paradoxal puisqu'une affirmation qui ne tient pas 30 secondes face à l'analyse rationnelle de son contenu (non nuancée et ne tenant pas compte de l'expérience de son lectorat) est présentée comme dogme établi et débitée sur une formulation neutre qui constraste avec l'horreur annoncée. Le discours paradoxal est une technique de manipulation mentale ayant pour objectif de semer la confusion mentale chez l'auditoire, afin l'inciter à saisir au vol les émotions salvatrices posées comme recours légitimes, ici l'indignation, la colère et le mépris.

L'article en lui-même est fort intéressant pourtant, et plutôt justement écrit. Qu'est-ce qui ne colle pas alors ? Tout simplement, l'auteur de l'article s'inscrit lui-même, probablement inconsciemment, dans une seconde technique de manipulation mentale omniprésente chez les média : la redéfinition du langage et l'exploitation de l'ambiguïté consécutive de la sémantique. Dans le cas qui nous occupe, le mot "entreprise" ne doit pas s'entendre selon la définition du dictionnaire, mais selon l'acception affectée lors du 20 heures : l'entreprise, la vraie, celle qui emploie des dizaines de milliers de personnes, celle des capitaines d'industries et des golden parachutes, celle qui fait la une parce-qu'on a confié la destinée d'un joujou technologique au dernier de la promo du petit cercle d'initiés plutôt qu'à un personnel compétent et soucieux du bien-être de ses compagnons de route.

Si je dis que la boulangerie du coin, le fleuriste du quartier ou l'agence de communication de 7 pékins sont autant d'entreprises, ça va en faire rigoler plus d'un. Cependant, ces entreprises emploient 85 % des salariés français. Elles sont dotées d'un compte-courant à la Banque Populaire ou au Crédit Agricole, leurs dirigeants ne roulent pas tous en cabriolet et ne sont pas tous adeptes des escort-girls, comme un petit merdeux d'une radio nationale se complaisait à le rabâcher à sa bande de poufs le mois dernier.

Le top 100 des entreprises françaises, avec 11 % des salariés français, n'est évidemment pas représentatif de notre environnement économique. Les scandales des pratiques de leurs dirigeants proviennent du fait qu'ils n'ont rien de "patrons", n'ayant pas à assumer la "paternité" de leurs actions de gestion, avalisées en amont par leurs petits copains de promo qui ont préféré s'orienter vers la politique, puisque dans notre pays politicien c'est un métier, avec ses petits trucs et ses combines, et non plus une manière d'être, de construire et d'exprimer plus intense que la moyenne. Il fournissent à bon compte de précieuses occasions de discréditer et de salir l'ensemble d'une profession (soit 2 400 000 patrons français).

Cette manière de nous emprisonner dans des schémas de pensée pré-formatés et déconnectés du réel est essentiellement basée sur le langage. Orwell et Vance, entre autres auteurs, ont mieux que je ne saurais jamais le faire compris et détaillé cette articulation médiatique de l'oppression, largement employée d'ailleurs par le journal.... "Libération" (!!!!).

Au nom de la liberté, dont celle d'entreprendre, je corrige donc de plein droit le titre inexact de cet article :
"Les paradis fiscaux, désormais rouages essentiels de quelques entreprises".

Monsieur HUT

[2004-08-23T11:08:16]

signé Monsieur HUT, le 16/9/05 08:53  

Ou sinon, "Les paradis fiscaux, désormais essentiels aux entreprises multinationales".

[2004-08-23T12:44:33]

signé manur, le 16/9/05 08:54  

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