Everybody's Weird, le weblog

26 août 2004

Interview de Jim Harrison
Le sexe n'est jamais un espoir. Nous ne pouvons en tirer ni une religion ni une philosophie.
Harrison est probablement l'anti-Houellebecq, et c'est pour cette raison qu'il est certainement un écrivain peu utile pour envisager les ressorts de l'instant, mais l'auteur d'une œuvre qui durera en conservant son attrait.
Les premières pages de De Marquette à Veracruz, son nouveau roman qui sort à la rentrée, sont sur le site de l'Express.
Sans doute est-il étrange pour une victime du mal de voir ce mal annexé par le folklore local au lieu de continuer d?être une force vitale.
[merci la muselivre]
[ posté à 13:53 | perma-link ]  

5 Commentaire(s) :

Je n'ai jamais lu Jim Harrisson..Mais à chaque fois que j'en entends parler de lui ou que je lis un article sur lui, je me dis il faut que lise ses livres .. mais j'en suis encore au zérotième livre de Jim Harrisson ..
Donc, si tu le qualifies d'anti Houelbeq je courre dès demain m'acheter un Jim Harrisson...
Et pour parler de Houelbeq, dire que j'ai achété son premier livre alors qu'il était encore un parfait inconnu...pour le voir quelques années plus tard insulter ma religion d'une manière si basse ..

[2004-08-26T22:09:10]

signé yenayer, le 16/9/05 08:55  

Au risque de te décevoir, j'aime beaucoup Houellebecq, mais en quelque sorte à ses dépends. J'ai le sentiment qu'il exprime avec beaucoup de clarté des phénomènes assez répandus et assez cachés. Sociologiquement, son absence totale d'hypocrisie me fascine. La différence que je lui trouve avec Dantec, que je ne peux pas sacquer, c'est que le discours de Houellebecq n'a aucun ressort idéologique ou politique, n'a pas d'ambition prosélyte, et qu'il me semble purement libérateur des propres névroses de l'auteur, qui révèlent la face onscure de "l'air du temps".

Maintenant, Jim Harrison c'est le niveau au-dessus ; on n'a plus à faire à un écrivain de l'instantané, mais à un auteur d'un talent massif. Ce qui me fascine chez lui, c'est que ses textes sont à la fois aussi bourrus et aussi terriens que l'auteur, aussi "virils" si l'on exclut de la virilité toute la sale part du machisme, et en même temps que les femmes y sont fondamentales et très justement développées, de chair et de sentiments ; voir le dyptique Dalva/La route du retour, dont le narrateur est l'héroïne Dalva, une femme mûre dont la force d'âme est bouleversante et la caractérisation d'une féminité surprenante sous la plume de ce vieux borgne d'Harrison.

Plus concrètement, les trois nouvelles de "Légendes d'Automne" me semblent un bon point de départ.
Dans les romans de moyen format, "Wolf", "Julip", "La femme aux lucioles", "Nord Michigan"...
Les deux pavés formidables : "Dalva", suivie de "La route du retour".
Et puis sa biographie (de bon vivant) est très réjouissante : "En marge".
Tout ça est en poche en 10/18.

[2004-08-27T09:09:08]

signé manur, le 16/9/05 08:55  

Merci pour les titres .. de Jim Harrisson.
Pour en revenir à Houellebecq, il me fait imanquablement penser à son héros du roman "Extension du domaine de la lutte" que la vie n'as gâté. Après "Les particules élémentaires", il pouvait se venger du monde; A juste titre, il n'est pas comme Dantec qui croit avoir compris le futur avant tout le monde, mais Houellebecq croit être arrivé, et il se permet de cracher sur le monde. Mais attention pas n'importe quel monde. Pas celui avec qui il fait son beurre, mais non, il crache sur le monde sur lequel tout le monde crache. Pour lequel c'est la mode de cracher dessus. Il a tellement eu la grosse tête qu'il a cru devenir chanteur :-) ...
Je n'ai aucun problème avec les anti-religieux, mais j'en ai un gros avec les racistes.
Et je crois que j'ai un autre souci : je ne peux pas dissocier l'artiste de l'oeuvre.
Ceci dit, je ne suis pas encore déçu ... par toi.
Dis, Lovercraft aurait-il quelque chose à y voir ? :-)

[2004-08-27T17:52:28]

signé yenayer, le 16/9/05 08:55  

j'ai essayé de comprendre la phrase:
>Harrison est probablement l'anti-Houellebecq
tout le week end, alors qu'il suffisait d'attendre ton explication. Flute!

PS: Il est peut être important de dire en passsant que Dantec est surtout un (très) mauvais écrivain.

[2004-08-30T11:44:25]

signé Matthieu, le 16/9/05 08:55  

Matthieu,
L'enchaînement entre la première citation d'Harrison et mon assertion que tu cites me semblait limpide... mais peut-être pas en fait...
Houellebecq fait très clairement du sexe quelque chose entre une religion et une philosophie... une religion négative peut-être, mais c'est en tout cas l'expérience qui provoque chez lui ce qui est la plus proche approximation d'une aspiration à la transcendance que je lui connaisse.

[2004-08-30T13:10:20]

signé manur, le 16/9/05 08:55  

Ajoutez un commentaire [avec popup] [sans popup]

Everybody's Weird, weblog en ligne depuis août 2000 • contact