PresseMob
J'ai raté le FlashMob parisien hier pour dix minutes de retard, mais ce n'est guère dramatique.
Toutefois, en parcourant les compte-rendus, j'ai une sensation assez désagréable : 200 participants et plus d'une quarantaine de journalistes ? Un article du JDN mis en ligne à peine quelques heures après l'évènement ?
Je n'aurai pas le talent de certains pour exprimer ce malaise, mais disons qu'une initiative censée être spontanée, décentralisée et anonyme ne me paraît pas absolument compatible avec le fait qu'elle soit à ce point médiatisée (c'est-à-dire soumise à la dictature de la vitesse et de l'oubli instantané — voir Virillo et d'autres). Quand le « phénomène » FlashMob sera sorti de la hype, des préoccupations de la poignée de leaders d'opinion qui y voient aujourd'hui uniquement un moyen de remplir la rubrique "Insolite" (précipitation qui devrait intervenir à peu près demain à 12h36), cela signifiera-t-il que le spontané, le désintéressé, le décentralisé collectif seront devenus, dans l'inconscient populaire, ringards ?
A titre personnel, cela ne m'empêcherait pas de dormir, mais si les organisateurs veulent construire quelque chose de significatif, je pense qu'ils ont intérêt à sérieusement réfléchir à cet aspect des choses, l'articulation entre le réel et sa représentation, tout ça.
[ posté à 11:28 |
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