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17 janvier 2003

Toutes les familles sont psychotiques
Enfin ! Douglas Coupland redevient enfin un écrivain fréquentable avec son All families are psychotic, road-story locale dans les vicinités white-trash de la Floride aérospatiale qui voient une drole de famille de losers chroniques s'embourber dans des retournements de situations improbables.
On commençait à s'en douter, Coupland a abandonné toute ambition de la transcendance, un thème qui avait rendu si proches de leur époque ses quatre premiers livres - lire "chef-d'oeuvres" (de Generation X à Microserfs). Son nouveau dada, ce sont les coïncidences, les allumés, l'improbable qui surgit quand on s'y attend le moins. La transition n'a pas été sans heurts, elle a demandée un très mauvais roman, puis un "moyen sans plus". Mais aujourd'hui, étonnamment, ça marche, et les pérégrinations de la famille Drummond sont addictives, droles et surprenantes. En passant, on retrouve un brin de critique sociale, épice qui avait disparu de la "recette" Coupland en même temps que le sens de la mesure.
Toutes les familles sont psychotiques a été, une fois n'est pas coutume, traduit en français, et c'est une lecture fort réjouissante, qui fait parfois penser aux récents Bret Easton Ellis (sans le trash parfois grand-guignolesque), et que je recommande — en attendant le prochain Coupland qui sera, peut-être, à nouveau (et enfin !) un chef-d'oeuvre, de ceux sachant entrer en résonnance avec nos vies.

Plus tard : On me signale que le mot "addictif/ve" est un (horrible) anglicisme. Disons qu'entre road-story et losers ça passe, dans ce cas. Mais promis, j'arrête (demain).
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